RH : Entretien professionnel : obligations, objectifs, déroulé et suivi
RH : Entretien professionnel : obligations, objectifs, déroulé et suivi
Rendez-vous obligatoire entre un salarié et son employeur, l’entretien professionnel est un temps d’échange privilégié durant lequel le collaborateur fait part de ses souhaits d’évolution professionnelle. On fait le tour des informations à connaître avant de l’organiser.
Quels sont ses objectifs ?
La finalité de cet entretien est d’accompagner le salarié dans ses projets d’évolution professionnelle, qu’il s’agisse d’une promotion, d’une mobilité professionnelle ou d’une certification. Il permet aussi de faire le bilan des formations suivies par le collaborateur et d’évoquer ses besoins de formation pour acquérir ou renforcer certaines compétences.
Côté RH, ces entretiens professionnels permettent de définir un plan de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) qui réponde à la fois à la stratégie économique de l’entreprise et aux aspirations de ses collaborateurs.
Qui est concerné ?
L’entretien professionnel s’adresse à chaque salarié ayant au moins deux ans d’ancienneté, qu’il soit en CDI, en CDD ou en intérim, à temps plein ou à temps partiel et quelle que soit la taille de l’entreprise qui l’emploie. Il concerne également les alternants, en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation.
Quelles sont les obligations de l’employeur ?
A la différence de l’entretien annuel d’évaluation, l’entretien professionnel est une obligation légale. Le Code du travail précise, à son article L.6315-1, que la responsabilité de celui-ci incombe à l’employeur. Il peut être mené par ce dernier, par le manager du salarié ou par un responsable des ressources humaines, en lien avec le manager.
Ces entretiens doivent avoir lieu tous les deux ans, sauf si l’accord d’entreprise ou de branche prévoit une périodicité différente. Ils doivent également être proposés aux salariés reprenant leur poste après une absence : retour de congé maternité, de congé parental, de congé d’adoption ou de proche aidant, de longue maladie, de congé sabbatique, après une mobilité volontaire ou un mandat syndical… Si le collaborateur en fait la demande, l’entretien peut avoir lieu à une date antérieure à la reprise de poste.
Tous les six ans, cet entretien prend la forme d’un état des lieux récapitulatif du parcours professionnel de la personne. L’occasion de s’assurer qu’elle a bien bénéficié de ses entretiens professionnels, d’actions de formation, ou de validation des acquis de l’expérience et d’une progression salariale. Ce bilan doit faire l’objet d’un compte-rendu dont une copie sera remise au salarié.
Dès son arrivée dans l’entreprise, le collaborateur doit être informé de la finalité et de la périodicité de ces entretiens.
Où et quand doit-il se dérouler ?
L’entretien doit être planifié pendant le temps de travail du salarié et est compté comme du temps de travail effectif. S’il est préférable de l’organiser en présentiel sur le lieu de travail, un questions-réponses du ministère du Travail précise qu’il peut être organisé en visioconférence, sous réserve de respecter les dispositions légales.
Quelles sanctions en cas d’absence d’entretien professionnel ?
Si un employeur à la tête d’une entreprise d’au moins 50 salariés n’a pas organisé d’entretien professionnel depuis six ans avec un salarié ou que ce dernier n’a pas suivi, dans ce laps de temps, au moins une action de formation non obligatoire, il se trouvera dans l’obligation d’abonder son compte personnel de formation de 3 000€.
Comment se déroule l’entretien ?
Les points à aborder nécessairement durant l’entretien professionnel sont :
- le parcours professionnel du salarié, les compétences acquises et celles qui lui restent à acquérir
- les actions de formation professionnelle et de certification suivies ou souhaitées par le salarié
- l’évaluation de son employabilité
- le projet professionnel du collaborateur.
Durant cet échange, l’employeur doit également informer le salarié sur la validation d’acquis de l’expérience (VAE), un dispositif qui permet de valider une compétence par l’obtention d’une certification professionnelle. Il doit aussi le renseigner sur l’activation et l’abondement de son compte personnel de formation (CPF), qui lui permet de financer des formations certifiantes ou qualifiantes, et sur le conseil en évolution professionnelle.
Pour permettre au salarié de mieux préparer l’entretien, son employeur peut lui remettre un guide d’entretien contenant la liste des sujets qui seront évoqués au cours de ce rendez-vous.
Quel suivi à son issue ?
Le contenu de l’entretien professionnel doit être synthétisé dans un document dont une copie sera remise au collaborateur. Cette trace écrite permet d’assurer un suivi des actions de formation menées et du parcours professionnel du salarié.
En fonction de l’ampleur des changements décidés durant l’entretien professionnel (souhait de mobilité, promotion, formation, reconversion…), il peut être bon de fixer des points d’étape intermédiaires, avant le prochain entretien annuel, pour s’assurer que le collaborateur s’adapte bien à sa nouvelle situation et qu’elle est conforme à ses attentes.
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